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Nous sommes deux
amis, Pierre Froment
et Joseph Brunet,
passionnés par la grimpe et la montagne. Nous
sommes partis à la conquête des hauts sommets
d'Amérique du Sud cet été 2002,
notre objectif : le Chimborazo (6310 mètres)
en Equateur. Un PROJET AMBITIEUX...
Encadrés par deux guides de haute montagne
- Sylvain et Jose-Luis - nous réalisons de nombreuses
ascensions avant celle du CHIMBORAZO dans le but de
suivre une acclimatation progressive pour que les chances
de réussite soient plus importantes le jour de
l'ascension finale. Les conditions météorologiques
en EQUATEUR ne sont pas fameuses même si nous
y sommes au moment supposé le meilleur. En cas
de forte activité du volcan Tungurahua (fortes
émissions de cendres transportées
par les vents vers le CHIMBORAZO) et d'absence prolongée
de chute de neige, l'ascension du CHIMBORAZO peut être
dangereuse, voire quasi impossible.
Seule une météo médiocre et de
mauvaises conditions sur la montagne elle-même
pouvaient nous empêcher d'atteindre
le sommet... |
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13
JUILLET |
Nous effectuons le
trajet direct GRENOBLE - PARIS par le TGV. Nuit
à PARIS, chez Clément, le cousin
de Joseph qui nous accueille chaleureusement. |
14 JUILLET |
Nous prenons le RER en direction de l'aéroport
de ROISSY CHARLES DE GAULLE
et après une attente de 2 heures nous
nous envolons vers QUITO
en EQUATEUR, via
AMSTERDAM, CURACAO,
GUAYAQUIL. Un long voyage qui
dure plus de 15 heures. Nous n'avons que très
peu dormi dans l'avion mais suffisamment pour
tenir debout la première journée.
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15
JUILLET |
Lors de notre arrivée
à l'aéroport de QUITO
nous sommes accueillis par notre guide Sylvain,
déjà sur place. Nous avons de la
chance - nous dit-il - car nos bagages sont arrivés
en même temps que nous et nous n'aurons
pas à les attendre durant douze heures.
Sylvain nous présente notre chauffeur,
Alberto, qui nous conduira avec son minibus à
travers le pays. Après 4 heures de car
nous arrivons à la LAGUNA
CUICOCHA située près d'OTAVALO.
Les routes équatoriennes sont assez bien
entretenues contrairement à ce que l'on
pourrait croire. Mais le problème se trouve
au niveau du permis de conduire, il n'en existe
pas vraiment car en fait, on achète tout
simplement une autorisation de conduire. Nous
avons donc au début eu un peu peur car
les gens ne respectent pas le code et la police
n'a pas de temps à consacrer à la
sécurité routière. Mais au
bout de quelques jours, on s'y habitue. Lorsqu'on
arrive, beaucoup de choses nous paraissent très
surprenantes comme par exemple les gens qui font
la sieste sur le bas-côté de la route.
Nous déjeunons dans un refuge, face à
un lac volcanique, avant d'entreprendre notre
première marche de 3 heures (entre 3000
et 3100 mètres d'altitude) autour de la
lagune. Le spectacle que nous offrent les deux
îlots au milieu du lac est époustouflant.
Nous sommes à 3000 mètres et la
végétation est encore dense. En
fin d'après midi nous nous installons au
refuge pour la nuit. Nous nous couchons tôt
afin de ne pas trop accumuler de fatigue. |
16
JUILLET |
Réveil à
5 heures du matin. Après avoir déjeuné
nous allons, en car, en direction des LAGUNAS
MOJANDA
(3700 mètres) afin d'y poursuivre
notre acclimatation en gravissant dans la matinée
le FUYA-FUYA (4263
mètres) puis dans l'après-midi
le col MOJANDA (4000
mètres) avant de redescendre sur OTAVALO.
Les Lagunas Mojanda sont superbes mais désertes
; à part nous, il n'y a personne si ce
n'est deux ou trois touristes qui sont montés
comme nous admirer le paysage. C'est étrange
car on ressent la même sérénité
que dans nos Alpes à la même altitude
sauf que nous ne sommes pas dans le désert
blanc de chez nous. La végétation
prolifère encore à cette altitude.
L'ascension du FUYA-FUYA
n'est pas difficile, c'est un sommet "sec". Au
sommet, nous ne voyons pas à dix mètres
à cause du brouillard qui l'a enseveli...
A midi, "nous cassons la croûte" au bord
du lac. Nous pensions que la journée était
terminée et que nous allions descendre
avec Alberto et son véhicule mais Sylvain
nous explique que le retour s'effectuera à
pied, par le col MOJANDA
qui n'est pas le chemin le plus court. Effectivement,
nous arrivons à OTAVALO
la nuit même. Nous avons effectué
10 heures de marche dans la journée. L'étape
prévue le lendemain est annulée
et reportée au jour suivant car Sylvain
nous estime trop fatigués pour continuer.
Nuit dans un hôtel d'Otavalo. |
17
JUILLET |
Pendant cette journée
de récupération, le matin nous visitons
le marché artisanal d'OTAVALO
sur la plaza de Ponchos. Les équatoriens
voient tout de suite que nous sommes étrangers
avec notre couleur de peau, nos cheveux et notre
style vestimentaire. Dès qu'ils nous voient,
les marchands accourent pour nous proposer des
tapisseries, des hamacs et même des aquarelles.
Nous n'avons, non seulement pas l'argent, mais
également pas la place de transporter tout
cela car nous sommes en perpétuel déplacement
avec nos bagages. Nous nous laissons quand même
tenter, nous achetons une écharpe soyeuse.
En Equateur, les marchands ambulants et les petits
commerçants n'indiquent pas de prix précis
et le fixent eux-mêmes, instantanément
avant l'achat. Il faut alors négocier si
l'on veut espérer abaisser le coût
mais c'est tout un art. L'après-midi est
consacré à la visite du village
de SAN PABLO qui
ne se situe pas loin d'Otavalo. Dès notre
arrivée, nous sentons que le lieu est plus
pauvre que les précédents. Les habitations
sont moins solides mais le plus frappant, c'est
le nombre d'enfants dans la rue qui cherchent
à vendre des bracelets de perles au premier
passant, qu'il soit étranger ou équatorien.
Nous contemplons les métiers à tisser.
Le plus impressionnant, ce sont les fabricants
d'instruments de musique sud-américains
qui ont d'ailleurs monté ensemble un groupe
de musique et ont même réussi à
produire un album CD de leur composition. Ils
nous expliquent comment ils fabriquent les instruments
; il en existe de différents bois, de différentes
tailles. Les sons sont différents en fonction
du bois avec lequel l'instrument est construit.
L'un d'entre eux nous fabrique une flûte
de Pan en moins de 5 minutes : impression-nant
!!! Nous entrons ensuite dans le magasin d'instruments
où nous découvrons des flûtes
de Pan de toutes tailles, des guitares avec une
vingtaine de cordes, et même des coquillages
vides qui font office d'instruments à percussion
dans l'orchestre. Pour terminer, les musiciens
nous proposent de nous jouer un morceau. Le chef
du groupe est le plus impressionnant : il a réussi
à installer une flûte de Pan sur
sa guitare et joue des deux instruments à
la fois tout en chantant. La soirée arrive
et nous passerons la nuit dans une auberge rudimentaire.
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18
JUILLET |
Réveil à
4 heures pour l'ascension de l'IMBABURA
(4630 mètres) qui surplombe
OTAVALO. Nous effectuons
le trajet qui sépare l'auberge du point
de départ de l'ascension dans une bétaillère
qui nous monte jusqu'à 3200 mètres.
Nous mettrons 6 heures pour atteindre le sommet.
A 4400 mètres, nous atteignons l'arête
sommitale de l'Imbabura. A partir de cette altitude,
il n'y a plus de végétation mais
que des rochers. Au moment où nous arrivons
sur l'arête, un vent violent et froid nous
repousse. Nous mettons les vestes de haute altitude
et nous nous engageons dans le froid et le vent.
Il faut faire attention où l'on met les
pieds car ici, une chute serait fatale. Dix minutes
plus tard, le vent se calme. Nous arrivons au
sommet et nous ne voyons toujours rien à
cause du brouillard qui persiste. Nous nous restaurons
puis entamons la descente. Plus bas, le vent se
met à soufler de plus belle. Mais nous
arrivons à la fin de l'arête et nous
sommes ainsi à l'abri. La descente dans
les herbes est très rapide, nous courons
le plus vite possible. Les 700 derniers mètres
ont été descendus en moins d'un
quart d'heure. De temps en temps, on s'arrête
quelques secondes pour reprendre notre souffle,
qui est court à cette altitude, même
dans la descente. Nous mangeons en attendant la
bétaillère qui nous ramènera
à l'auberge où nous avons laissé
nos affaires. Nous quittons le secteur d'Otavalo
pour retourner à Quito, où nous
gravirons une autre série de sommets, plus
hauts cette fois-ci. Retour le soir, après
4 heures de car, à QUITO
et nuit à l'hôtel. |
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