Aux frontières de l’Irak, de la Turquie, de l’Azerbaïdjan et l’Arménie, du Turkménistan, du Pakistan et de l’Afghanistan, sur les rives de la mer Caspienne, des golfes d’Oman et Persique, l’Iran est un vaste territoire dominé à l’Est, au Nord et à l’Ouest par de longues chaînes de montagne.
L’histoire de la civilisation iranienne est l’une des plus anciennes du monde.
L’empire perse fondé du temps des Achéménides au gré des conquêtes de Cyrus le Grand représentait, il y a 2500 ans, un territoire allant de la Grèce à l’Inde. Au cours des siècles, après plusieurs guerres, conquêtes, renversements et défaites, l’empire Achéménide qui avait menacé par deux fois d’envahir la Grèce est finalement vaincu par Alexandre le Grand. Le royaume des Sassanides est le deuxième plus grand empire qu’ait connu la Perse dans l’Antiquité et le dernier avant la conquête musulmane de la Perse au VIIe siècle. Au cours des siècles suivants la Perse passera sous domination turque, mongole…
Cette histoire riche et complexe, vieille de plusieurs millénaires a laissé quelques traces sur le sol de l’Iran actuel.
Tout au long de ce voyage nous avons rencontré des iraniens accueillants, désireux d’entrer en contact avec nous, généreux et ouverts, s’appliquant à rendre notre périple le plus agréable et intéressant possible.
Au nord de l’Iran, adossée aux contreforts des monts Elbourz, Téhéran, la capitale.
Palais du Golestan ou palais du jardin des fleurs – ancien palais royal datant du XVIe siècle, époque à laquelle Téhéran devient la capitale. Composé de huit édifices et de jardins, le palais du Golestan est un modèle de l’architecture perse. Arcs, bassins extérieurs, canaux, colonnes de marbre en forme de spirale, murs et sols en mosaïques et carreaux de céramiques peints, sculptures, vitraux, ivoire.
Au XXe siècle, sous le règne de Reza Shah Pahlavi, une partie du Palais est détruite et remplacée par de massifs bâtiments administratifs.
Affiches et street art de propagande.
Emblème de la République Islamique d’Iran : une épée entourée de quatre croissants. Cet emblème, signifiant « Allah est le plus grand », a été agréé en 1980 par l’Ayatollah Khomeiny donnant ainsi une identité religieuse à l’Iran. Il a remplacé le lion, l’épée et le soleil symboles de la monarchie Perse.
La Tour Shahyad renommée Tour Azadi (1979), marque l’entrée de la ville. Construite à la fin des années 1970 pour commémorer le 2500e anniversaire de l’empire perse, cet édifice de pierre et de marbre, haut de 45 mètres, a été conçu par l’architecte Hossein Amanat.
Kashan
A 250 kilomètres au sud de Téhéran, à une altitude de 1600 mètres, sur la route qui longe le grand désert, la ville-oasis de Kashan.
Ancienne résidence privée bâtie au XIXe siècle, la Maison historique Borujerdi conçue par Ustad Ali Maryam est considérée comme un chef-d’œuvre de l’architecture résidentielle traditionnelle persane.
Cour intérieure, pavillon d’été et pavillon d’hiver, tours pour capter les vents. Voûtes emplies de muqarnas typiques de l’architecture islamique. Les muqarnas sont des éléments décoratifs organisés en alvéoles, faits de stuc peint, de faïence, de bois ou de pierre, qui permettent de faire la jonction ou transition entre une base rectangulaire et un dôme arrondi.
Fin Garden ou les jardins à la persane – pavillons, fleurs, cyprès, oiseaux, canaux
Non loin de la ville de Kashan, sur le site archéologique de Tépé Sialk, vestige de la Ziggurat la plus ancienne d’Iran datant de plus de 3 millénaires. Caractéristique de l’architecture mésopotamienne, la ziggourat serait un édifice religieux dédié aux divinités protectrices de la ville. Briques d’argile et pisé.
Sur la route en direction de Abyneth
Abyaneth
Au pied du Mont Karkas, le très ancien village ocre rouge de Abyaneth.
A 350 kilomètres au sud de Téhéran, Ispahan, capitale de l’empire perse sous la dynastie des Safavides entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle.
La moquée du Vendredi édifiée dès le Xe siècle et le grand bazar.
Palais Chehel Sotoun ou Palais des 40 colonnes, colonnes en bois cannelé, marqueterie
Place Naghsh-e Jahan, place royale et tout autour des arcades et trois très beaux édifices, la Mosquée du Shah ou Mosquée de l’Imam avec minarets et coupoles, la Mosquée Sheikh Lotfollah et le Palais Ali Qapu – XVIe. Fresques murales, céramiques teintées de bleu, jaune, blanc, dômes de briques cuites recouverts de pisé.
Palais Ali Qapu
Pavillon dans les jardins de Hasht Behesht – XVIIe
Pont Si-o-Seh ou Pont Allahverdi Khan aux 33 arches, long de 300 mètres et large de 14 mètres – construit au XVIIe siècle
La cathédrale Saint-Sauveur ou Kelisa-e Vank aux allures de mosquée date du XVIIe, des fresques impressionnantes retracent le martyre de Saint Grégoire, père de l’Église arménienne. A côté, un campanile, tour et cloches, une imprimerie ancienne, un musée et une bibliothèque dédiés à l’histoire des arméniens.
Sur la route en direction de Yazd
Yazd
Ville oasis au centre de l’Iran, entourée de déserts de sable et de roches et de montagnes, Yazd a été jusqu’au XVIIe siècle un lieu d’accueil des marchands et pélerins et un site important pour l’artisanat et le commerce de la soie et du tapis, art « persan » par excellence.
Au fond d’une ruelle, la mosquée Kabir Jameh ou mosquée du Vendredi – XIVe siècle. Hauts minarets, coupoles, cour, porches à arcades, mosaïque de tuiles vernissées et terre cuite sculptée. Couleur bleue dominante, blanc et or.
En centre ville, la grande Mosquée Takyeh Amir Chakhmagh et devant une ossature en bois appelé Nakhl utilisé lors de la cérémonie d’Aschura.
Maison traditionnelle Lariha – XVIIe – dans laquelle sont installés les services de sauvegarde du patrimoine de la ville de Yazd.
Pour se protéger de la chaleur, du froid et des vents de sable, de hauts murs en banco [mélange de terre crue et de paille] ou en pisé [mélange de terre, de chaux et d’argile cuite pilée ou de petits cailloux], d’étroites ruelles parfois couvertes et sur les toits pour l’été, d’ingénieux systèmes de conduits, les badgirs ou tours à vents, permettant de rafraichir l’air à l’intérieur des édifices. Les courants d’air plus rapides en hauteur et moins chargés de sable sont captés par les ouvertures situées sur la partie supérieure de la tour. Ils sont redirigés ensuite vers des bassins d’eau situés à l’intérieur des bâtiments, en contrebas. L’air ainsi rafraîchi continue de circuler à travers les conduits vers les différentes pièces avant d’être expulsé vers l’extérieur.
Badgir in traditional Iranian architecture, une étude de A. A’zami de l’Islamic Azad University of Tabriz, Department of Architecture
Rue couverte et puits de lumière
Dôme et minarets, réservoirs d’eau et badgirs, dôme de la prison Alexandre ou Ecole Ziyâ’ieh – XIIIe siècle, tombeau des 12 imams – XIe.
Shiraz – terre des poètes persans Hafez et Saadi, Palais de Saray-e Moshir avec son bassin central
Bazar-e Vakil et ruelles couvertes
La Mosquée Masjed-e Vakil – XVIIIe siècle – couverte de céramiques aux couleurs pastels à dominante florale. Cour intérieure, salle de prière, colonnes torsadées, puits de lumière.
Citadelle de Karim Khan, caravensérail et porte du Coran
Mausolée de marbre et tombeau de Hafez, héros national et poète.
Jardin d’Eram ou Jardin du Paradis, le jardin persan a été conçu pour symboliser l’Eden et les quatre éléments zoroastriens : le ciel, la terre, l’eau et les végétaux.
Au nord-est de Shiraz, Naqsh-e Rostam, site archéologique de Nécropolis – Face au soleil levant, les tombeaux des anciens rois des Achéménides, Darius le Grand, Xerxès et Artaxerxès Ier, taillés dans la roche.
Edifices carrés zoroastriens – ancienne religion de l’Iran. Petit temple du feu.
Persepolis – ville perse de l’époque achéménide (Ve siècle av JC).
Darius le Grand, lointain cousin de Cyrus, accède au trône et fait construire Persepolis, pour attester de la grandeur de l’empire achéménide.
Sur une vaste terrasse entourée de remparts de 18 mètres de haut, vestiges d’un joyau de l’empire perse réduit en cendres par les troupes d’Alexandre le Grand.
Portes et fenêtres d’anciens palais taillées à même la pierre, murs sculptés, hautes colonnes cannelées surmontées de chapiteaux.
Escalier menant à l’Apadana, salle d’audience de Darius.
Un peu partout sur le site, ornant la terrasse, les murs et portes des édifices, des inscriptions cunéiformes rédigées en vieux-persan, babylonien, ou élamite, des sculptures et des bas-reliefs taillés dans la pierre. Des troupes de guerriers réputés invincibles, immortels, porteurs de lance, la garde rapprochée du roi, des dignitaires de l’empire, écuyers, palefreniers, conducteurs de chars… y sont représentés.
Sur les escaliers de l’Apadana, la frise des tributaires – procession d’envoyés des Etats vassaux [28 nations conquises], chargés de présents.
D’autres bas-reliefs représentent des combats de lions et de taureaux.
Harem ou maison des femmes et vestiges de la salle aux 100 colonnes ou salle du Trône, construit sous le règne de Xerxès, fils de Darius le Grand.
Porte de toutes les Nations ornée de Lamassus de style assyrien – divinités protectrices, taureaux ailés massifs à tête humaine.
Homa à deux têtes à la cime de colonnes. 0iseau issu de la mythologie persane, le homa erre dans les hauteurs célestes sans jamais se poser. Etre effleuré par son ombre garantit le bonheur pour la vie entière.
Surplombant le site de Persepolis, les tombeaux d’Artaxerxès II et d’Artaxerxès III
Pasargades
Parti à la conquête du monde, Cyrus le Grand choisit Pasargades pour y construire la première grande capitale de son empire. Des jardins et palais somptueux, il ne reste que quelques ruines.
En pierres de taille, le tombeau de Cyrus le Grand.
Aurore Delors
Beau et intéressant. Merci beaucoup.
Aurore